Mostar (23.08.07)

Enfin, après 2 heures de route pratiquement (et un petit somme), nous arrivons à Mostar. Joseph nous laisse entre les mains d'une guide qui parle très bien le français.

Déjà dans le bus nous pouvions apercevoir des maisons touchées par des impacts de fusil et autres. Mais en arrivant dans Mostar, c'était pire..

Notre guide nous emmène voir une maison turque, typique du 17eme siècle. Cette maison est très bien conservée. Elle est composée au rez de chaussée d'une cuisine et de deux pièces. A l'étage, une mezzanine censée donner un peu d'air (il faisait près de 40° lorsque nous y sommes allés mais ce n'était rien comparé au 50° qu'ils avaient eu la semaine précédente) et représentant le salon. 2 chambres y étaient attenantes avec une spécificité : une armoire 2/3 qui servait à la fois d'armoire où ranger les matelas, coussins et autres et à côté, une douche! Les bosniaques y entraient avec leurs pichets d'eau, eau qui était évacuée à l'extérieur de la maison.

Maintenant, quelques anecdotes : * les femmes musulmannes doivent être séparées des hommes. Mais comment faire pour trouver l'âme soeur? Facile : quand une femme trouvait un homme à son goût et que ce dernier était invité chez elle, la demoiselle se chargeait de lui servir un café, préalablement salé. Si le damoiseau buvait tout, cela siginifiait que les sentiments étaient partagés. Sinon.... 

* Une fois mariés, les hommes devaient mettre le pompom de leur chapeau d'un certain côté. Mais la Burra (le vent qui donne mal à la tête) soufflait très fort et le pompom pouvait changer de côté. Malignes, les épouses cousaient le pompom du bon côté, réduisant à néant toutes les tentatives de ces messieurs...

* Un homme pouvait prendre jusque 3 femmes à la double condition que sa 1ere femme soit d'accord et surtout qu'il puisse subvenir aux besoins de toutes les femmes et enfants.

Après avoir bu un petit rafraîchissement local à base de rose (très délicieux) direction une mosquée qui va nous réserver d'agréables surprises...

 Tout d'abord, nous n'avons pas eu à nous déchausser pour rentrer dans cette mosquée. Ensuite, cette dernière présente une étoile de David sur un de ses murs. La raison en est bien simple : aux 16eme et 17 eme siècle, les 4 religions (musulmane, catholique, orthodoxe et juive) cohabitaient sans souci. Il  n'était pas rare de voir des les bâtiments religieux des insignes d'autre confession, chose tout à fait impensable de nos jours.

Direction maintenant le "nouveau ancien pont" classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce pont fut construit en tout et pour tout 3 fois. Après un tremblement de terre, un architecte fut mandé par le shah de la ville pour reconstruire ce pont. Si, au moment de l'inauguration, le pont s'effondrait, il serait pendu. Ce jour -ci, craignant d'avoir échoué, l'architecte se cacha dans les montagnes alentour. L'armée vint le chercher : il avait réussi et le Shah voulait le remercier...

En 1993, le pont fut de nouveau détruit et fut reconstruit à l'identique...

A ce jour, ce pont manifeste la scission entre les communautés mulsulmane et catholique/orthodoxe. Aucune  des ces communautés ne le traverse et tout le monde reste de son côté de la ville.

Petite attraction locale : les plongeons. Des étudiants, moyennant 1 euros par spectateur, se proposent de sauter du pont haut de 24 mètres. Problème, l'eau est à 7° (contre 40°/50° à l'air libre) et profonde au mieux de 4 mètres. Le spectacle en vaut la chandelle...

Après avoir déjeuner dans un superbe resto, direction les rues de Mostar, paradis pour les acheteurs de souvenirs. Par contre, au grand dam de Gui, difficile de marchander...

Retour au bus où la réalité nous prend à la gorge. Tous les immeubles sont criblés de balles. Certains sont en cours de rénovation, laquelle semble malheureusement bien longue...